40° EDITION DE MILLAU
Le samedi 24 septembre 2011
Je rends hommage à Bernard Gaudin référent FFA 24 heures
qui devait participer
à cette 40°
édition
Du chaos naissent les étoiles
Charlie Chaplin
Vous pouvez partir de la fin pour mieux comprendre ce CR, mais ce sens me va bien
!
Je fais un clin d'oeil à Phil vous comprendrez
pourquoi.
Voilà c’est fait, je suis sur mon petit nuage près de l’étoile du berger
communément appelée aussi
la planète Vénus, elle est la plus brillante dans le ciel. En plus, j’atterris
directement dans les bras
de Jack comme prévu lors de ma préparation mentale. Très satisfaite de ma 14°
place au général.
Hum ! L’un des gars à qui j’ai fait alterner marche-course afin de ne pas
abandonner, fini devant moi
et part sur une civière (sous perf).
Je suis heureuse de donner mon témoignage au micro par l’un des
organisateurs
(le même que l’année précédente), sourire devant les caméras, et répondre aux
interviews,
embrassée et félicitée par Serge Cottereau.
Contente dans la foulée de retrouver aussi la jeune femme qui reste proche de
moi,
jusqu’à ce que je sois auprès du médecin de l’afld pour le prélèvement
urinaire.
En restant un moment assise à boire ½ l d’eau afin de pouvoir uriner 90 cl, nous
avons pu
partager de bons moments et cette coureuse de Millau est passée du 10 km au semi
en une année.
En 2012 on rigolera ensemble si elle a son diplôme de marathonienne. Heureuse de
lui accorder une photo
pour son album.
Et là je vois arriver Phil, je pense immédiatement à sa déception et aux
souffrances physiques .
Une femme et sa fille viendront me féliciter en me disant qu’elles m’ont suivit
tout le long de la course
et restent impressionnées, tous ces mots me comblent de joie.
D’autres femmes au ravito me demanderont comment je reste pimpante après 100
km
comme si je n’avais rien fait, j’explique que j’ai du maquillage
permanent, ,
tout s’enchaine afin d’être comblée comme je ne l’ai jamais été côté
sport.
Je retrouve aussi la charmante dame de l’afld, je lui ai raconté mes péripéties
internétiques (pas dans le dico)
suite au contrôle positif.
L’arrivée avec les enfants est toujours aussi grandiose, et j’entends encore la
voix du moniteur, qui leur dit de
ne pas me dépasser, ce sont les consignes. Lorsque
je les ais vu à l’entrée du parc, j’ai ressenti
profondément tout ce que j’avais écris sur papier par ma visualisation, en
travaillant mes données sensorielles,
mon ouïe, les odeurs, je le vivais pleinement « en live » cette
fois.
90 à 100 km :
Il me reste une dizaine de kilomètres, et j’en ai franchement marre, ma tête me
dit d’arrêter et mon corps
continu de courir, enfin dans les côtes j’alterne marche-course comme l’année
précédente, les arrivées
limitrophes des crampes au mollet gauche et quadriceps gauche ont été géré très
bien par le staff à qui je
demandais de me jeter de l’eau dessus ou qui me donnait le bidon afin de
m’asperger. J’entends la voix de
mes filles crier : « Vas-y maman, vas-y maman, tu vas gagner » , c’était
merveilleux de le percevoir
comme si elles étaient à côté de moi. Les officiels donnent les temps à Jack qui
est à vélo, et intérieurement
je suis écroulée de rire, lorsqu’il me dit : « Bon ! Si tu veux tu peux aller
boire une bière en terrasse », .
Je reste très rapide en descente environ 4.30 au kilo, et je me sens puissante.
Anne Valéro (jeune femme que
j’apprécie) est
toujours à mes côtés en vélo, calme et apaisante, Yves mon vélo attitré (papa de Jack),
Jack aussi, avec la casquette de presse aussi, ainsi que Bastien qui me donnera
des phrases clés qui m’ont
amené vers mes ancrages. Je reste rapide en descente qui me fera prendre
l'avantage de 30 min sur la 2° femme,
car Sylvie c'est aussi cela
80 à 90 km :
Je sais qu’il me reste seulement 20 km, c’est rien ! Et je commence le compte à
rebours comme je fais sur
toutes les courses, des coups de mous certes , je ralentis donc, je
continu mon protocole NUTRATHLETIC ,
je tourne uniquement à la boisson effort et récupération sans manger sur 100 km
et c’est impeccable .
Je suis assoiffée, et je réclame à boire toutes les 5 min environ. Mes ampoules
sous les ongles viennent
d’éclater en les décollant, la douleur est cinglante pendant un moment et mes
pieds sont en sang comme
chaque fois, mais cela ne me gêne plus, la douleur est apprivoisée par
différentes méthodes mentales que
j’utilise, comme la bombe de froid en image.
75 à 80 km :
C’est très agréable d’être applaudis, encouragée, complimentée, rajeunie lorsque
j’entends demoiselle,
c’est très rigolo lorsque les gens à leurs fenêtres disent : « Vous êtes première
», lol , j’entends sourire
le staff dire : « Bah ! Mince on ne savait pas ». Jack est parfait en
entraineur , il va me répéter lorsqu’il
me sent faiblir de me mettre dans ma bulle comme je sais si bien le faire. J’aime
les entendre parler à côté de
moi, mais je souhaite rester muette, car tout me fatigue, même si je n’ai pas
respecté la trajectoire qui me
coûte 101 km à l’arrivée . Je sens
gonfler des ampoules en bout de pieds sous les ongles, la sensation est
d’avoir deux ballons énormes dans mes chaussures. Des pensées et des conseils de
Rodio Mon Ami, me
reviendront sur cette course. Le charmant gars vu la veille au retrait des
dossards, fait les allers-retours
pour m’encourager et me donner des infos, quel homme sympathique, chaque année
j’ai beaucoup de chance
de rencontrer des personnes boostantes. Anne vient de nous
rejoindre…
65 à 75 km :
Je continue de gérer ma course, mais cela est difficile avec les mollets qui se
contractent, la peur est
sous jacente de devoir abandonner ou m’arrêter et me
faire doubler , à ce kilométrage étant première,
je joue la gagne évidemment , mais
je regarde moins le chrono que je m’étais fixée, assurant ma
première place et n’étant pas à la bagarre avec Laurence Klein, comme il aurait
pu se passer cette année,
quelque part c’est la première fois que j’aurais aimé une
confrontation , et c’est là que je me dis pour
parler comme cela, que j’étais bien préparée. Je passe à 5h27 le contrôle à
Tiergues. Je tape toujours autant
du pied gauche, j’avais vu l’osthéo une semaine avant car l’astragale était
bloquée ainsi que la malléole ; Et oui,
pour éviter de courir au milieu des usines chimiques pendant ma pause boulot,
j’avais fait des séances sur les
bords du Rhône tout en cailloux et paf ! La cheville à lâché à deux
fois. Je passe Phil qui ne semble pas
bien aller Il y a un endroit où on se croirait sur le tour de France tellement il y a
des spectateurs, c'était
merveilleux, je ne pouvais plus passer, des acclamations fusaient de toute part,
des applaudissements,
je n'ai jamais vu cela.
60 à 65 km
Je suis première depuis peu, et heureuse de l’être aussi, parlons sans faux
semblant .
J’alterne marche-course évidemment, je me fixe comme l’année dernière des jeux
avec les lignes blanches
au sol, mon cerveau comme dit Jack a enregistré cela et réitère cette année cette
méthode, même si je me
voyais courir 100 kil sans marcher. Yves (mon vélo) est un homme
adorable , qui me chouchoute comme
l’année précédente, il faut dire qu’en plus et merci, il s’est entrainé beaucoup
plus à vélo pour être au top pour
moi. Bastoon me rejoint, il a gagné le marathon en 2h43, il prenait une douche et
sautait sur le vélo pour me
rejoindre, j’attendais inconsciemment sa présence par ce qu’il
dégage.
50 à 60 km :
Comme toi, Phil ! J’appréhendais cette partie qui est la plus horrible de ce
cent ,il fait
très chaud et je me traine et je me traine lamentablement, je marche pour boire,
je repars, je refuse de
regarder le garmin. Jack m’a rejoint à vélo, il était avec Bastien sur le
marathon en vélo. Je fais appelle
à tout ce que j’ai appris, mes images, mes ancrages, mes gestes clés pour tenir
le coup dans le dur.
C’est là, que je vois Sonia qui est juste 150 m devant, elle court dans l’herbe,
hum ! Ce n’est pas normal !!!
Arrivée à sa hauteur, j’engage le dialogue en lui disant de venir avec moi,
qu’elle me suive, qu’on fasse des
bornes ensemble, elle a un charmant sourire, cette jeune fille semble des plus
sympathique, elle me dit qu’elle
a les quadriceps explosés, brrr ! On se salue, et je file du coup. Bon ! Nombreux
sont ceux qui doivent penser
que je suis folle, car
j’ai fait pareil avec deux gars en leur faisant alterner marche course, car ils voulaient
abandonner, du coup ils finissent légèrement devant moi, mais… Et alors
! C’est tellement normal de s’aider
dans ces conditions. Lorsque mon vélo partait recharger en boisson, à deux fois
on m’a entendu dire j’ai soif,
tellement déshydratée que gentiment on m’a donné des bidons d’eau. Je
descends toujours aussi
vite, ce qui me permet de lisser cette petite allure en côte.
45 à 50 km :
Effectivement tu me doubles Phil, mais j’en ai marre ; un sérieux coup de mou, la
barre au quadriceps, je sens
l’approche de la crampe au mollet gauche, je n’ai pas assez bu, j’ai soif
constamment et pourtant je bois, sans
doute pas assez, vu ce que transpire. Je me dis 50 km encore, olala, c’est chaud
bouillant mais le travail mental
est tellement gravé que j’utilise à ce moments mes ancrages, mes images, mes sons
pour pouvoir même si mon
corps en a marre de faire repartir la machine. Je dis au journaliste du « Run in
live » que je n’ai rien contre lui,
mais que je ne veux aucune photo et interview dans leur revue, vous savez
pourquoi… Gala, très peu pour moi.
40 à 45 km :
Hum ! "Je n’ai pas un km d’avance Phil", je passe le marathon en 3h27, et je suis
dans le dur, vi viiiii, j’ai loupé
un bon peu de boisson de récupération , je suis en manque
de sucre vu mon souffle. C’est en faux plat
et dur, dur cette arrivée au parc, mais je languissais de passer le marathon et
de basculer sur la deuxième
partie du 100. Maria me rejoint pour deux ou trois foulée en me disant que je
suis rapide, bah non lui dis-je,
mon passage au marathon était 3h30, 3 min d’avance mais j’ai bien géré le tempo.
Maria me sens essoufflée,
elle me dit de ralentir, je vais écouter car je sais que je ne suis pas à l’aise
exactement comme l’année
dernière . C’est impressionnant comme j’ai eu aux mêmes endroits les mêmes
coups de moins bien.
30 à 40 km :
Je suis passée à la boisson de récupération salée et sucrée et je dois tenir une
heure avec la boisson que
j’aime habituellement et là ! Impossible de finir les bidons , et pourtant
il le faut car je sens le coup de
pompe arriver. Je faiblis en passant à 5 voire 5.03 au kil. Je préfère dans ces
conditions ne plus regarder
le garmin, je l’ignore donc pour un moment volontairement.
20 à 30 km :
Une pause pipi s’impose, avant le départ j’ai bu beaucoup, je perds 2
min . Je suis
toujours troisième,
je reste sur mon idée du départ à savoir faire ma course. Je coupe ma foulée dans
les côtes et j’accélère en
descente. Toujours la même allure de 4.44 – 4.48.
10 à 20 km :
Mon MP3, vient de me lâcher po grave, j’ai le garmin de Jack qui ne sonne pas
tous les kilos, génial je n’ai plus
aucun repère. Je ne comprends rien du tout, car les filles sont parties comme des
balles, et je ne vaux
absolument pas suivre ce tempo, étant parti sur les bases de 8h30, et les miss
sont sur du 8h15 ???
Je double Sylvie Peuch en la saluant au passage. Je ne sais plus courir, mon pied
gauche tape,
je venais de voir l’osthéo la semaine dernière pour l’astragale bloquée et la
malléole.
Mon allure est entre 4.44 – 4.48.
5 à 10 km :
Je pars tranquille mimile à 5 au kilo pour le premier, puis je m’emballe un peu à
4.30 – 4.25, je look le garmin
et je me dis que je suis trop rapide, je ralentis pur du 4.44. Je retrouve enfin
mon vélo, qui me donne à boire
immédiatement, car je décide de boire toute les 10 min et 500
ml/heure.